« De combien de détecteurs ai-je besoin ? » et « Où dois-je les placer ? » sont les deux questions les plus fréquentes sur les systèmes de détection de gaz et probablement les deux questions auxquelles il est le plus difficile de répondre. Contrairement à d’autres types de détecteurs pour la sécurité, tels que les détecteurs de fumée, l’emplacement et la quantité de détecteurs requis ne sont pas clairement définis dans les différentes applications.
Certaines normes donnent de nombreuses instructions, telles que la norme EN50073 – Guide pour la sélection, l’installation, l’utilisation et la maintenance des appareils de détection et de mesure des gaz combustibles ou de l’oxygène. Des codes de bonnes pratiques internationaux similaires, comme le National Electrical Code (NEC) ou le code électrique canadien (CEC), peuvent être employés le cas échéant. Par ailleurs, certains organismes de normalisation publient des spécifications indiquant les exigences minimales en matière de détection de gaz pour certaines applications. Ces références sont utiles, mais tendent à être très généralistes. Elles manquent cruellement de détails, ou sont trop spécifiques à certaines applications, les rendant inutilisables pour les autres applications.
Le positionnement des détecteurs doit être déterminé conformément aux conseils des spécialistes en dispersion des gaz, des spécialistes connaissant le système de transformation du site et des appareils concernés, des services de sécurité et du personnel technique. Il est également préférable de garder une trace de l’accord conclu sur l’emplacement des détecteurs.
Les détecteurs doivent être installés à l’endroit où la présence de gaz est la plus probable. Dans une usine, les emplacements qui requièrent le plus de protection se situent près des chaudières à gaz, des compresseurs, des réservoirs de stockage sous pression, des cylindres ou des conduits. Les fuites se localisent généralement au niveau des vannes, des jauges, des brides, des raccords en T, des conduits de remplissage ou de vidange, etc.
Plusieurs recommandations simples et souvent assez évidentes aident à déterminer l’emplacement d’un détecteur :
• Pour détecter des gaz plus légers que l’air (par exemple, le méthane et l’ammoniac), les détecteurs doivent être installés en hauteur et utiliser, de préférence, un cône de prélèvement.
• Pour détecter des gaz plus lourds que l’air (par exemple, du butane et du dioxyde de soufre), les détecteurs doivent être installés près du sol.
• Prévoir le comportement d’une fuite de gaz soumise à des courants d’air naturels ou pulsés. Installer les détecteurs dans des conduits de ventilation le cas échéant.
• Prendre systématiquement en considération les dommages pouvant être causés par des événements naturels, tels que la pluie ou des inondations. Pour les détecteurs placés en extérieur, il est préférable d’utiliser des protections contre les intempéries.
• En cas de climat chaud ou d’exposition directe à la lumière du soleil, utiliser un détecteur protégé contre le soleil.
• Prendre en compte les conditions des processus. Le butane et l’ammoniac sont ainsi plus lourds que l’air, mais s’ils sont produits par une chaîne de fabrication à température élevée et/ou sous pression, ces gaz peuvent s’élever au lieu de descendre.
• Les détecteurs doivent être légèrement éloignés des pièces sous pression afin de permettre la formation de nuages de gaz. À défaut, la fuite risque d’être rejetée trop rapidement pour être décelée.
• Considérer la facilité d’accès pour les tests fonctionnels et les interventions.
• Les détecteurs doivent être installés à l’emplacement désigné, orientés vers le bas, pour prévenir toute accumulation de poussière ou d’eau qui empêcherait le gaz d’entrer dans le détecteur.
• Dans le cas des détecteurs infrarouges à barrière, veiller à ce que le faisceau laser ne soit pas continuellement atténué ou interrompu. Les coupures brèves occasionnées par des véhicules, des opérateurs présents sur le site, des oiseaux, etc. sont tolérées.
• Veiller à ce que les structures d’installation des détecteurs à barrière soient robustes et non soumises à des vibrations.